🇫🇷 Bilan : 3 ans complet de zéro déchet.

Eh voilà, 3 années de zéro déchet révolues, nous entammons la 4ème. Initialement, nous sommes entrés dans la démarche à la demande de Julia. Pour une enfant de 10 ans, 3 ans, c’est un peu moins que le tiers de sa vie.

Autant vous dire que le challenge est différent qu’au début. Passé l’engouement et la motivation du début, il y a la volonté de tenir sur la durée. Et aussi parfois le fameux coup de mou, la baisse du moral liée à la solastalgie, ce coup de tristesse qui vous envahit. Julia commence à voir le monde avec les yeux d’une enfant qui grandit, un regard critique. Et quand on entend aux infos les pseudos résolutions du monde politique ou l’inaction face aux catastrophes naturelles, elle ne mâche pas ses mots la petite. Mais voilà, on la comprend, elle, si motivée, oscille parfois entre résignation et colère.

Sur les 3 ans voici notre bilan :

1. Ce qu’on a tenu :

  • Notre manière de faire les courses : du vrac, avec nos boîtes de préférence. Aucun problème tant au super U qu’au magasin bio où à la ferme où on achète nos fromages. Part des achats en supermarché réduite.
  • Les plans anti-gaspi : il m’arrive d’en prendre encore, surtout pour les fruits type banane (ça ne pousse pas dans mon jardin).
  • Tendre vers une certaine auto-suffisance en fruits et légumes. .
  • avoir des contenants pour faire les courses en vrac à l’improviste dans le coffre de la voiture. Quand on habite en pleine pampa, oui, on dépend pas mal de la voiture.
  • Valoriser, récupérer et réparer jusqu’au bout. Pour nos vêtements, mais aussi pour des objets. Il y a 3 ans je vous faisais part de mon idée de mettre une claque à mon stock de vêtement. Ca y est, je viens enfin de sortir la 1ère fournée de choses que j’estime ne plus être portables (après réparations qui ont même embelli les pièces avec de belles broderies). On va dire que je n’ai pas le même seuil de tolérance que mon mari, mais en même temps, je vois beaucoup plus de monde dans le cadre du travail. Etre présentable, c’est non négociable.
  • zéro déchet pour la salle de bain, le ménage, le jardinage, la cuisine. Sisi, on s’y tient !

2. Là où nous sommes allés plus loin

  • un relan de “sobriété heureuse” pour reprendre l’expression de Pierre Rhabi. Nous faisons vraiment le choix de ne plus surconsommer, mais nous nous faisons toujours plaisir et cela nous tient à coeur. Car dans sobriété heureuse, il y a heureux et pas le mot radin. Cela a toujours été le cas, mais c’est davantage conscient et volontaire comme démarche. Donc non, je n’ai pas besoin de dépenser des fortunes en virées shopping. Mais j’aime beaucoup aller au restaurant de temps en temps avec mes deux acolytes. Comme il y a peu de dépenses “shopping”, des plats préparés ou peu de dépenses inutiles en général, je peux aussi me faire plaisir avec une belle machine à coudre qui dure dans le temps. Consommer moins, mais différemment et mieux.
  • I made my clothes : face à la fast fashion qui pollue et broie les gens qu’elle emploie dans des conditions assez horribles, j’ai décidé de ne plus cautionner ça. Non, je ne consommerai plus de marques qui sous paient et font travailler des femmes, des enfants et et des hommes au péril de leur santé, de leur vie et de leur sécurité comme c’est le cas en Inde, au Pakistan, au Népal etc. Je choisis de faire mes vêtements, du moins, une partie et c’est déjà un bon début. Après tout, créer est ma passion. Autant qu’elle serve. Alors c’est sûr : quand moi je n’ai acheté que mon tissu, d’autres auront acheté plein de pièces à très bas prix. Mais à quel vrai “prix” ?
  • en route vers le végétarisme : nous avons drastiquement diminué notre consommation de viande. Mais vraiment drastiquement. J’achète encore occasionnellement un peu de charcut, surtout pour Vincent et Julia. Pour ma part, plus le temps passe, moins ça me manque. Un bon pavé de saumon en revanche, c’est plus tentant. En ce qui me concerne, la viande, c’est vraiment quand on sort, que je vais occasionnellement à la cantine ou qu’on est invités dans la famille que je vais devoir faire un effort. C’est surtout de mon côté qu’il y a incompréhension de ce choix.

3. Là où on a lâché du leste.

  • abandon du 100% verre pour la congélation en raison du poids pour les tiroirs de mon congèl. Je réutilise les choses suivantes : sacs en papier (sisi, ça marche), d’anciens bacs à glace ou des tupps en plastique. Je voyais que c’était trop lourd pour les tiroirs. Il y a encore du verre dans le congélateur, mais moins. Pour des petites choses qui ne seront pas conservées trop longtemps, le sac papier, c’est pas mal.
  • le tofu est emballé. Quand tu diminues drastiquement ta conso de viande et que tu aimes le bon tofu (pas le bjorg tout pas bon), tu te confrontes au fait que le tofu est emballé sous vide.
  • Le dentifrice. Je suis obligée d’utiliser du dentifrice Elmex… Le dentifrice zéro déchet, j’aimais beaucoup, mais mes dents n’ont pas aimé du tout ! Trop abrasif, cela m’a crée une sensibilité.
  • l’après shampoing : seul produit de beauté où nous n’avons pas trouvé un équivalent efficace sans emballage ou zéro déchet. Pour mes cheuveux jusqu’à mi-dos ça va. Pour la chevelure de Raiponce de ma fille, il faut malheureusement le truc classique.
  • Instauration d’un “cheat meal”, repas de triche, pour reprendre l’expression en vogue pour ceux qui font attention à leur ligne. Pour une gamine de 10 ans, être autant engagée dans la démarche zéro déchet, ce n’est pas rien. Mais pour tenir sur le long terme et ne pas créer de frustration, de temps en temps, on lui dit : ok, là, tu peux choisir un produit emballé. Presque toujours, elle demande des “Maultaschen”, les fameuses ravioles allemandes.

4. L’arrivée du chat

Il y a presque un an, le 13 mars, nous adoptions Jayce à la SPA. Ce grand matou ultra câlin de 7 ans qui ne trouvait pas de famille durant un an. Il n’était plus un chaton, ça aura suffit comme critère … Il aura attendu, mais il mêne la vie de Prince chez nous 🙂 J’irai même jusqu’à dire que nous étions vraiment fait pour nous entendre lui et nous 3 !

  • Mister Jayce a une litière compostable qui fini en engrais pour les fleurs. A défaut, il fait ses besoins dans le jardin, sous l’érable – Môssieur a ses habitudes.
  • Les jouets sont récups ou bricolés par Julia. Son favori : nos élastiques à cheveux et chouchous.
  • Arbre à chat, coucouche paniers etc : récup de chez ma grand-mère qui nous a donné les affaires du dernier chat qu’elle avait.
  • Pour sa pitance : des pâtés dans des boîtes alu – au moins c’est recyclable.
  • Pour ses friandises : je lui achète de la saucisse que la bouchère met dans un tupp. Moins de déchet, moins cher, moins transformé. Il a une tranche par jour, qu’on lui donne par tiers ou moitié comme des friandises. Pas de viande pour moi, mais quelques rondelles de saucisse pour le chat 🙂
  • Pour les croquettes : là, je me retrouve effectivement avec un sachet plastique.

5. Et la poubelle ?

On la sort très, mais alors très peu. Tous les 3 ou 4 mois je dirai. Le carton je le réutilise de plein de manières : pour allumer la cheminer, bricoler, pour la permaculture (en guise de géotex).

Mais attention, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres déchets. Ce mois de février, le chauffe-eau vient de rendre l’âme. D’autres choses ont besoin d’être remplacées car en fin de course dans notre maison.

6. Et notre objectif dans tout ça?

Donc voilà, pour moi, le fameux bocal que montrent fièrement certains adeptes du zéro déchet n’est pas un objectif que je souhaite atteindre. Je souhaite simplement limiter le plus possible mon empreinte, continuer à faire très attention, à produire très peu de déchets, surtout les plastiques qui sont un véritable fléau.

Et si parfois, comme Julia, je suis désespérée par les discours creux ou le climato-sceptiscisme, eh bien au moins j’ai le sentiment d’avoir, tel le colibri, fait ma part et ne pas rester les bras croisés. Faire partie de ceux, qui font bouger les choses, certes d’un petit pas, mais qui auront essayé.

Rendez-vous dans un an, pour un nouveau bilan !

9 commentaires

  1. Bonsoir,
    Je suis très admirative de ta démarche. J’aimerais pouvoir dire que j’en suis au même stade malheureusement, même si on y est sensibilisés et qu’on essaie de faire attention, c’est loin d’être le cas. L’avantage (si c’en est un) c’est que l’on peut toujours progresser et on va tacher de le faire !
    En ce qui concerne les croquettes, je crois que certains magasins en vendent en vrac ?
    Belle soirée !

  2. Bonsoir,
    C’est en faisant des petits pas que ça marche 🙂 Nous n’avons pas tout changé d’un coup ici 🙂

    Pour les croquettes, il n’y en a pas en vrac par chez moi, à moins, j’imagine, de faire 50 km pour aller à la grande ville du coin (Strasbourg). L’animalerie qui propose des croquettes en vrac par chez moi, c’est malheureusement du faux vrac, du bon vieux greenwashing : on t’oblige à acheter un contenant plastique, que tu dois remplir à ras bord et … qui est à usage unique (sic!). Je leur ai fait la remarque en leur disant :” vous ne pouvez pas appelez ça du vrac, c’est mensonger” Du coup, je prends un assez gros sac au super U du coin. Et puis, la saison des souris dans les champs recommence : Mossieur nous ramène des cadeaux, hihihi
    Bonne nuit

  3. Bravo à toi et ta petite famille pour tous ces efforts et tous ces changements mis en place ! La volonté et l’engagement de ta pitchoune sont fantastiques. Rien ne peut être parfait, mais si tout le monde faisait comme vous, peut-être que l’environnement se porterait un peu mieux ?!
    Encore bravo à vous ! 👏👏😉

    • oh merci c’est si gentil ! Mais je vois sur ton blog que tu fourmille d’idées et de gestes tellement respecteux de l’environnement (cet article sur les fer à repasser à l’ancienne !) Merci à toi.

  4. Le dentifrice de la marque Weleda est sympa mais emballé dans du carton et un tube en alu ou un truc du genre qui sont recyclable… 😃 Moi j’admire les gens comme vous. Ici nous avons le tri de déchets de notre déchèterie intercommunale et ça me déculpabilise un max que mon mari ne fasse pas encore le choix du ZD 😉 pour les courses.

  5. Super!
    Ich versuche auch, Müll zu vermeiden und kaufe alles, was geht, unverpackt – am schwierigsten finde ich es bei Milchprodukten (wobei ich Milch beim Bauern in eigenen Glasflaschen hole, Joghurt und Sahne in Pfandflaschen) wie Creme fraîche oder Quark – das bekomme ich nirgends offen, sondern nur in Plastik.
    Weiter so!
    Liebe Grüße
    Nanni

    • Hallo Nanni !
      Ja bei uns gibts beim Bauer ein Pfandsystem. Das ist ziemlich praktisch. So bekomme ich unsere Crème Fraîche oder Frischkäse. Ich wohne in einem kleinen Dorf und bin sehr … Autoabhängig. Da geht’s nicht anders. Mit meinem Julchen ist unser Arbeitsweg und Schulweg 15 Km lang. Da geht es nicht mit dem Rad, 30 km pro Tag, wenn man 10 Jahre alt ist 🙂
      Ich versuche daher vieles mit dem Arbeitsweg zu kombinieren.
      Liebe Grüsse Dir zurrück.

      • wow, das fehlt hier, ein Bauer mit offenem Frischkäse etc. bei uns geht auch nicht alles ohne Auto. Dieser Winter war auch besonders kalt und nass – im Sommer wird es wieder besser 😊

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