
L’automne est une de mes saisons préférées. Les récoltes en septembre et octobre, le dernier flamboiements des fleurs d’asters et anémones, les camaieux de rouges, de jaunes et d’orange qui, tels le bouquet final d’un feu d’artifice, viennent clore la saison de la lumière avant la saison hivernale, la saison du repos.
Ce que j’aime à partir de novembre, c’est justement ce ralentissement après le tourbillon intense d’activités. Ce tourbillon parfois trop intense quand on est à la fois au four ET au moulin, comprenez à la fois au jardin et en cuisine. Avec un boulot en plus. Et c’est parfois un brin trop speed entre s’occuper des plantes et gérer la marée de tomates qui est bien là jusque mi octobre en parallèle du travail et des devoirs de la petite.
Mais à partir de novembre, à partir de cette seconde moitié d’automne, tout ralentit : la croissance des végétaux est lente maintenant pour les salades, voire en pause hivernale pour bien des plantes, et déteint sur nous.
J’ai alors tellement de plaisir à être seulement au four et non plus en pleine activité de jardinage. Parce que moi aussi je ralentis. Je prends du temps. Je cuisine ce qui est encore au jardin (poireaux, salades et choux divers et variés) ou conservé ( courges ou légumes d’été au congel).
Je savoure aussi de regarder le jardin par la fenêtre et de n’y être active que certains jours où le temps le permet. Par brouillard et sol sauce gadoue, je préfère savourer un bon thé chaud dans mon atelier couture.
D’une manière générale, pour moi qui suis habituellement un petit tourbillon d’énergie, je me pose plus que jamais la question de ralentir. Ralentir ce qui m’agace dans la vie pour la vivre joyeusement. Ralentir pour profiter du jardin
Ralentir pour profiter de chaque instant. Ralentir pour cuisiner en famille. Ralentir pour cesser d’être dans une course perpétuelle.
Et ralentir, je suis bien obligée, avec mon entorse… c’est canapé !